Soudain
elle surgit, large horizon aux couleurs chaudes de l’Afrique qu’elle côtoie
à quelques centaines de kilomètres
de là. Par le hublot, un pan nuageux s’entrouvre pour
dévoiler les flots bleus bordés
d’écume. Se poser sur les flancs de la mer Egée,
c’est fouler le sable blond et les galets ronds que surplombent les crêtes
enneigées. Atterrir ici, c’est gravir un océan
d’oliviers balayés par les vents. Nichés
sur les hauts plateaux ou blottis contre la mer de Libye, les villages
paressent à l’ombre d’une chapelle blanche aux tuiles rousses qui sommeillent
sous un dôme azur. Zeus aurait vu le jour aux confins de
cette bande de terre divine, aride et fertile, dans la fraîche
profondeur d’une grotte. Depuis, il veille sur les places alanguies à
l’heure de midi quand la vie
est d’huile.
Les heures se sirotent dans le fumet d’une tranche grillée mêlées aux bouffées de jasmin, sous une tonnelle de bougainvilliers ou à l’abri des tamaris. En cette fin de journée, l’air est suave et oriental. Il m’emporte sur quelques notes de lyre, dans une bourrasque de meltémi jusqu’aux pavés dorés de la forteresse vénitienne. Ici, la nuit noire bat comme en plein jour. De mon balcon étoilé me parviennent au loin le doux ballet des haubans, un vague clapotis du ressac et le souffle incessant des climatiseurs. Deux réacteurs tout à coup embrasent le ciel d’Heraklion dans un fracas aérien et voilà mon rêve qui s’envole. Pays chéri dont j’aime toutes les symphonies, je reviendrai puisque tu chantes si bien cette île « au large de l’espoir où les hommes n’auraient pas peur ». (Une île, Jacques Brel)
Les heures se sirotent dans le fumet d’une tranche grillée mêlées aux bouffées de jasmin, sous une tonnelle de bougainvilliers ou à l’abri des tamaris. En cette fin de journée, l’air est suave et oriental. Il m’emporte sur quelques notes de lyre, dans une bourrasque de meltémi jusqu’aux pavés dorés de la forteresse vénitienne. Ici, la nuit noire bat comme en plein jour. De mon balcon étoilé me parviennent au loin le doux ballet des haubans, un vague clapotis du ressac et le souffle incessant des climatiseurs. Deux réacteurs tout à coup embrasent le ciel d’Heraklion dans un fracas aérien et voilà mon rêve qui s’envole. Pays chéri dont j’aime toutes les symphonies, je reviendrai puisque tu chantes si bien cette île « au large de l’espoir où les hommes n’auraient pas peur ». (Une île, Jacques Brel)
Admirable . Merci Laurence pour cette magnifique page.
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