C’est une artère
empruntée par les habitants du quartier et de rares passagers égarés. Lui, il y passe ses journées et ses nuits, été comme hiver, escorté par Jean Jaurès, Simon
Bolivar et Markos Botzaris. Peu lui importe au dehors l’azur et le brouillard,
les parcs et les boulevards puisque son ciel est d’acier, sa maison un wagon et
son chemin un souterrain. Il a élu domicile dans les profondeurs de cette courte
ligne incurvée, à l’itinéraire peu ordinaire que dessine la "7 bis" à
travers le dédale métropolitain. Je le croise ainsi pendant des années de
l’aube au crépuscule, corps recroquevillé et tête baissée, dans ce bout de train
de l’est parisien.