J’ai croisé Mozart
à la gare, un samedi de novembre, à onze heures moins le quart. La petite
aiguille de l’horloge venait de parcourir une minute entière animant simultanément
le tableau d’affichage dans un léger bruit de ruissellement de pluie. Une houle
à roulettes s’est aussitôt précipitée telle une marée humaine happée par
l’appel du quai. C’est dans la joyeuse cacophonie d’un brouhaha de pas que m’est
soudain parvenue, comme échappée d’une brèche de la grande verrière, une envolée
de touches noires et blanches.